My day with Clarence

Par A.rnaud

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Dazibao moderne et valeurs républicaines

Lorsque vous est donné la possibilité de vérifier de l’existence d’une légende urbaine, cela ne se refuse pas. Qui plus est lorsqu’il est question d’un personnage aussi sulfureux que le nommé Clarence Boddicker.

Personnage sur lequel, il faut bien le dire, les bruits les plus fous courent, certains allant même jusqu’à douter de son existence, d’autres (dans le vrai ?) parlent d’un individu raffiné, dandy des temps modernes, libéralo-capitaliste rejetant l’Aiephone et la stratégie commerciale d’Apple (je souscris, d’ailleurs, si ces messieurs de RIm me lisent, je signe des deux mains pour un poste d’ambassadeur itinérant), réac-libéral buveur de sang des jeunes traders, ogre, bouilleur d’enfants, ex-Cégébiste parti avec la caisse, con prétentieux fricotant avec la Gauche et j’en passe…

Je peux maintenant le dire, les rumeurs sont très loin du compte…

Lors de la prise de rendez-vous, le bonhomme m’avait averti : « Pas de soucis, tu me reconnaitras aisément. » Un brin sceptique, j’avais tout de même joint une photo de ma bobine.

J’avais tort, on va vite le voir.

Au sortir d’Austerlitz, sur la voie habituellement réservée aux taxis, se trouve une diligence tractée par 4 magnifiques chevaux (dont l’un fait furieusement songer à Black, l’étalon noir), le « Yamato flag » ne laisse que peu de place au doute…

Je m’approche, la porte s’ouvre, deux petits Coréens -ou assimilés- se précipitent pour installer le marche-pieds et dérouler le tapis rouge (tandis que deux autres jettent des pétales de fleur de cerisier), le bonhomme apparaît, chapeau haut de forme, canne à pommeau d’argent, Dario Asfar réincarné…

Soudain, je sens que l’on se saisit de mon sac, un mauvais réflexe, hérité de mes soirées à fricoter avec l’extrême-droite parisienne, me fait assommer le malotru… Oups, ce n’était que l’un des deux petits Coréens qui voulait me débarasser… Alors que je me tourne, quelque peu gêné, vers le maître des âmes, celui-ci me lance : « Laisse, le petit personnel, ce n’est pas ce qui manque, allons donc boire un Martini. » Deux ombres surgissent et emportent le knock-outé qui est aussitôt remplacé par son frère jumeau.

J’entends Clarence murmurer :

« Tu m’as déçu, Park, je m’en vais te renvoyer chez toi via un cargo qui fera halte dans tous les ports de la Sainte Mère Russie, ça t’apprendra. »

Pitreries enfantines

Première halte, la fondation Cartier pour assister à l’exposition Kitano. Alors qu’un couple se plaint de ne pouvoir entrer avec une poussette, Clarence fait ouvrir la grille pour son attelage, scandale du couple qui sera jeté dehors et invité à aller boire frais…

Après cela, nous prenons le métro (la Prius étant actuellement au garage pour le contrôle technique me dit-il), afin de mettre un peu d’animation en attendant la rame (la RATP, quoi), Clarence se pique d’organiser un combat entre Viorel, jeune joueur d’accordéon roumain et Fatima, qui mendie avec un poupon en plastique. 20 euros au premier qui assomme l’autre. Je ne saurai jamais si les 10 euros mis sur Viorel eurent été un bon investissement vu que le métro est arrivé…

Direction le 13ème arrondissement et le quartier chinois, on va juger la supériorité asiatique sur pièces. D’ailleurs, le serveur de l’excellente cantine vietnamienne ne s’est pas fait prier pour l’exprimer :

Vous pesez rien sur vos balances ! ©

L’après-midi nous verra occuper le 1er arrondissement avant de nous diriger vers Bastille où, face à une manifestation de jeunes à mobylettes, j’ai pu voir Clarence se jucher sur un side-car (aux couleurs de la CFDT) et éructer dans le mégaphone (arraché sans ménagements des mains de quelque crypto-syndicaliste à roulettes) :

« Kamarades, vous polluez, il n’est pas trop tard pour vous repentir ! Votez Cécile Duflot, pauvres sots que vous êtes !! »

Les Hellriders soutiennent Cécile Duflot !

Face à la foule en colère, nous trouvons refuge dans un troquet où nous retrouvons un ô combien sympathique minarchiste dont l’identité sera gardée secrète, tant sa compagne, son nouveau-né et surtout sa belle-mère ignorent la chose.

La soirée se clôture aux Halles où, suite à un lapin d’un individu de la même engeance, nous dînons en tête-à-tête et trinquons à l’avenir…

Alors que Clarence me raccompagne jusqu’à mon hôtel, je ne peux m’empêcher de tressaillir, le réceptionniste est un… Asiatique, décidément…

Une fort agréable journée, on l’aura compris, avec un sulfureux individu…

Et puis, franchement, quoi de plus plaisant que de deviser sur le sort de ce putain de pays, qui poursuit sa course vers le vide, attablés devant le Louvre ? Rien. « Nothing in this world », comme dirait l’autre.

Pour conclure, je ne vais pas dire trop de bien non plus, déjà que le bonhomme reconnaît avoir un ego surdimensionné, n’allons pas en rajouter… N’était-ce pas lui, pourtant, qui déclamait : « Ma vanité ne se niche que dans mon apparence » ou « A 10 ans, je rêvais juste d’être riche. »

On va quand même platement le remercier pour l’organisation de la journée :

Domo arigato (gozaimashita), Clarence-sama…

Post scriptum : Maintenant que l’on en arrive au choix de la vidéo, je peux confesser que cette rencontre n’avait qu’un but, un seul, avoir la possibilité de poster la vidéo qui suit. Il avait juré que jamais sur son blog, mais bon, Clarence a le sens de l’hospitalité et ne sait rien refuser à ses invités. (Feric, mon bonhomme, celle-là, elle est aussi pour toi).

Post scriptum bis : Le flou a volontairement été laissé sur la teneur et le contenu des échanges intellectuels et/ou assimilés. Ils sont bien trop politiquement incorrects dans notre beau pays à l’avenir si radieux…

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X JAPAN – CELEBRATION